Juillet 2019 : Une parution exceptionnelle : lecture recommandée !

Sébastien Bohler : "Nous ne sommes pas condamnés à consommer toujours plus, il faut penser la limite" Ce 29 juillet marque le "jour du dépassement" où les humains ont d'ores et déjà consommé l'intégralité des ressources naturelles que la terre produira en 2019.
La faute à nos cerveaux ?
C'est ce qu'explique Sébastien Bohler dans son dernier livre, intitulé "Le Bug humain". Journaliste scientifique et rédacteur en chef de la revue Cerveau & Psycho, Sébastien Bohler est docteur en neurosciences. Son livre Le Bug humain - Pourquoi notre cerveau nous pousse à détruire la planète et comment l'en empêcher est paru chez Robert Laffont.
"On sait que ça ne va pas mais notre désir de consommer reste là", explique Sébastien Bohler. "La logique de croissance est en puissance dans tous les cerveaux", détaille le scientifique qui explique le rôle central du striatum (une partie du cortex), dans laquelle réside le centre 'volontaire' de l'humanité.
"On ne peut pas tout mettre sur le dos des politiques, il faut une prise de position radicale", poursuit-il face à cette situation inédite et dangereuse car "jamais encore nous n'avons été les ennemis de nous même." Peut-on lutter contre soi-même ?
Et si notre cerveau était devenu notre pire ennemi ? Plus qu'un moment critique nous vivons une véritable tragédie. Surpopulation, surpoids, surproduction, surconsommation, surchauffe, surendettement, nous avons basculé dans l'ère de tous les superlatifs qui mène l'humanité tout droit à sa perte.
Si la capacité des ressources de la planète sont comptées, alors nos jours aussi le seront… Inéluctablement. Mais alors que la situation empire heure après heure, aucune réponse collective tangible ne vient. Nous voyons le mur se rapprocher et nous ne faisons rien.
La conscience de ce qui nous attend ne semble avoir aucun effet sur le cours des événements. Pourquoi ? Sébastien Bohler docteur en neuroscience et rédacteur en chef du magazine Cerveau et psycho apporte sur la grande question du devenir contemporain un éclairage nouveau, dérangeant et original.
Pour lui, le premier coupable à incriminer n'est pas l'avidité des hommes ou leur supposée méchanceté mais bien, de manière plus banalement physiologique, la constitution même de notre cerveau lui-même.
Au cœur de notre cerveau, un petit organe appelé striatum régit depuis l'apparition de l'espèce nos comportements. Il a habitué le cerveau humain à poursuivre 5 objectifs qui ont pour but la survie de l'espèce : manger, se reproduire, acquérir du pouvoir, étendre son territoire, s'imposer face à autrui. Le problème est que le striatum est aux commandes d'un cerveau touours plus performant (l'homme s'est bien imposé comme le mammifère dominant de la planète) et réclame toujours plus de récompenses pour son action. Tel un drogué, il ne peut discipliner sa tendance à l'excès. À aucun moment, il ne cherche à se limiter.

Hier notre cerveau était notre allié, il nous a fait triompher de la nature. Aujourd'hui il est en passe de devenir notre pire ennemi.

NDLR : Grâce à son passage sur France-Inter nous avons pu découvrir ce travail simple, d'évidence et fondamental qui éclaire le... NOTRE... problème actuel pour l'humanité et LA TERRE.
En arrière-plan de telles analyses il est également utile de remettre en mémoire l'essai de Jacques MONOD : "Le hasard et la nécessité" d'il y a bientôt 50 ans.

Disponible chez tous les libraires de proximité !

(Pierre Méric, 6 août 2019)

*** Notre cerveau et la musique ?! Un edito reçu de Audio-Fanzine... de la musique sans ordonnance !...