Un edito reçu de Audio-Fanzine.

 

5 novembre 2023

Le temps reperdu...
Cette semaine, la musique se conjugue plus que jamais au futur dans le passé.
Grâce à l'intelligence artificielle utilisée pour le démixage d'une démo sur une cassette puis la restauration de la voix de Lennon, voici en effet que nous arrive Now and Then, le dernier single des Beatles, accompagné d'un clip de Peter Jackson. La chanson n'est ni spécialement mauvaise ni spécialement bonne, mais tout comme le clip qui réunit les deux morts et les deux vivants à l'écran, elle a ce petit côté fake song qui dérange… Sans qu'on puisse incriminer le mixage ou le travail réalisé par l'IA, on sent juste que le moment n'a jamais eu lieu, et que la recherche de ce temps perdu tourne un peu à vide. Du coup, si c'est effectivement comme le dit le vieux Paul la der des ders des Beatles, on se dit que les liverpooliens méritaient sans doute mieux comme fin…
Chacun se fera son idée sur la question, en sachant que les Beatles ouvrent ici un bal qui va sans doute faire danser plus d'une maison de disques dans les prochaines années. Cela nous donnera sans doute de formidables choses du côté de la restauration, du remixage et du remastering, pour entendre Django ou Maria Callas comme s'ils avaient été enregistrés avec la crème des microphones dans les plus belles consoles, mais aussi sans doute pas mal de choses d'un goût douteux, de duos improbables dans des langues diverses et variées, avec la complicité forcée de pas mal de défunts dont les ayants droit évoqueront une forme d'hommage qui n'a rien à voir, c'est juré, avec l'argent…

Nous ! La Verdière Hiver 1965

16 octobre 2021

Brosser le tapie dans le sens du poil
Bien que laïque et souvent même anticléricaliste au cours de son histoire, la France n'a pas son pareil pour sanctifier les disparus qu'elle conspuait pourtant de leur vivant, dans quelque chose qui semble tenir à la fois du syndrome de Stockholm et de la nostalgie. On y avait eu droit pour Jean-Paul II, François Mitterand ou Jacques Chirac, et voici que c'est à Bernard Tapie, incarnation 80's du Golden Boy opportuniste et sans scrupules, qu'on adresse les plus gentils mots sans trop se souvenir des controverses qui n'ont cessé d'entourer le personnage dans toutes ses activités. Bien sûr, on aurait tort de reprocher cet élan d'amour aux uns comme aux autres, mais on se dit en y assistant qu'il est définitivement parfois plus simple d'aimer les gens morts que les vivants...

Comme chantait Brassens : "Les morts sont tous des braves types"...
Sauf que,des charognards ne les respectent pas toujours, ou bien s'en revendiquent ignominieusement comme on l'a fait pour lui AU NOM DES EVANGILES. En mémoire, relire :

Avril 2021 : La mode est aux juges auto-proclamés, transférant leurs imperfections sur des "coupables" à la merci des mouches de la place publique. Ces "vierges pures " omettent leurs propres culpabilités intimes. Ceux "qui ont péché" jettent quand-même les premières pierres.
Lire et relire La Fontaine : Les animaux malades de la peste.

05 juin 2021

Les temps changent : pour leur notable contribution à la misère du monde, autrefois on bannissait les empereurs corses sur des îles, désormais on bannit les présidents américains de Facebook. Rassurons-nous toutefois : ces peines symboliques n'entravent en rien la bonne marche de la bêtise humaine, comme en atteste le déploiement de Starlink, le projet imaginé par Elon Musk pour défigurer le ciel de sept milliards d'êtres humains sans leur demander leur avis. Il faut le voir pour le croire : par un beau soir de printemps, vous vous installez face à la voûte céleste pour observer comme le font les hommes depuis des temps immémoriaux le spectacle grandiose et rassurant d'un ciel criblé d'étoiles. Quand tout à coup, un train d'une soixantaine de points se meut au milieu de tout cela, donnant à la nuit des airs de Space Invader… À quoi cela sert-il ? À disposer d'Internet où que vous vous trouviez sur la Terre pour la modique somme de cent euros par mois, ce qui constituerait une forme de progrès d'après Elon, persuadé d'oeuvrer comme Mark, Larry, Steve ou encore Jeff pour le bien de l'humanité dans la plus pure tradition de l'impérialisme occidental. C'est vrai quoi : il n'y a pas de raison qu'un Touareg ne puisse pas jouir du plaisir de regarder des vidéos de chats sur Youtube ou qu'un Éthiopien qui n'a rien mangé depuis six jours ne puisse pas saliver en regardant sur Instagram les photos des cheesecakes qu'on dévore à New York, fussent-ils l'un et l'autre en plein désert. Merci pour eux Elon, qui ne réalisent sans doute pas encore le bonheur qui les attend, et même si quelques ingrats souligneront que la pertinence d'Internet pour le bien-être de l'humanité reste toujours à démontrer...

26 septembre 2020
Sous le masque ou sous le manteau, les concerts commençaient à peine à repointer le bout du nez que de nouvelles restrictions sont déjà à l'ordre du jour, tandis que la terreur fait elle aussi sa rentrée dans ce monde inquiet semblant bien décidé à réduire l'homme au silence. Inutile de dire que c'est précisément dans ces moments durs qu'on a besoin de culture, qu'il s'agisse de dessiner, d'écrire, de déclamer ou de jouer des notes.

23 mai 2020 :" Une gravité abyssale " : c'est ainsi que Jean-Philippe Thiellay, président du nouveau Centre National de la Musique, a décrit les conséquences du coronavirus sur le monde de la musique, estimant la profondeur de l'abysse à deux milliards d'euros de pertes. À coup sûr, le secteur de la culture va en baver pour quelque temps encore, même si le gouvernement a annoncé vouloir débloquer des fonds pour le soutenir. D'une façon plus optimiste, on se dira que la musique ne sort toutefois pas complètement perdante de cette histoire, le confinement ayant conduit nombre de gens à se mettre ou à se remettre à jouer ou composer, parce qu'heureusement, il n'y avait pas que Netflix et BFM pour faire passer le temps. Tout comme on observe un bond dans la natalité neuf mois après un blackout dans les grandes villes, il faudra peut-être s'attendre à voir apparaître une génération de musiciens ou de musiciennes fils ou filles de Covid, jouant de la gratte...

17 avril 2020 : l'edito d'Audio Fanzine, dans le contexte actuel, suppose brièvement que la Musique peut intervenir sur le perturbateur que subit l'Humanité. Nous avons formulé cette hypothèse dès 1985 ! Voir page "Chant Profond".

"La science et l'Art ont une même origine. Chacun reflète le monde à sa façon - l'une et l'autre ont pour condition fondamentale commune une faculté aiguë d'observation, la reproduction et la synthèse de la chose observée. Grandeur scientifique et grandeur artistique ont également une source identique : la droiture du VIR JUSTUS". (Zoltàn KODALY)

- THESE : la matière repose sur l'immatériel enchevêtrement d'ondes aux fréquences et harmoniques les plus diverses et insaisissables - au-delà et en-deçà de la lumière.

Et ses harmoniques les plus basses (audiofréquences) sont celles de la Musique.

Newsletter hebdo du 4 avril 2020 Édito

Bon gré mal gré, la confinade se poursuit et n'est sans doute pas prête de s'arrêter, de sorte qu'il va vraisemblablement falloir que chacun trouve ses marques là-dedans pour un mois encore, entre le bombardement anxiogène de l'actualité et ce curieux sentiment de vivre au jour le jour un hiver en plein printemps, tout comme une expérience sociologique dont on ne sait pas trop sur quoi elle débouchera. Là-dedans, les artistes ne sont pas les moins armés ; on se souvient de Jean Cassou qui, privé de papier et de crayon dans la prison où il était enfermé, était parvenu à écrire de tête les Trente-trois sonnets composés au secret, et l'on se dit que créer est probablement le moyen le plus efficace pour ne pas trop souffrir de l'enfermement et qu'il sorte quelque chose de bon de tout cela.

En réponse des éléments que l'on retrouve sur Les Grands Chemins :
Page Jean CASSOU

Newsletter hebdo du 14 mars 2020 Édito

Ça y est : tout le monde a officiellement le droit d'être inquiet maintenant qu'une grosse cloche de verre se matérialise au-dessus de la France et qu'on incite chacun à la solidarité de rester chez soi. Et le problème dans la bouche de nos élites, c'est que ce n'est pas l'homo sapiens qui semble le seul grippé mais bien aussi tout le système qu'il a mis en place depuis des siècles, l'humanité semblant alors toute aussi fragile que son édifice mondialisé. On ne sait alors plus très bien de quoi il faut avoir le plus peur : de contracter une maladie ou de subir les répercussions d'une pandémie sur notre tour de Babel.

À l'heure des discours collapsologistes, cette peur est en outre d'autant plus prégnante qu'elle semble s'inscrire chez beaucoup dans la mauvaise conscience de l'espèce, comme une plaie d'Egypte que nos élans pharaoniques auraient mérité à force d'ignorer les voyants rouges qui s'allument depuis un moment déjà sur le tableau de bord du monde. Après les raz-de-marée et les incendies, après la fonte des glaces et la disparition des espèces, voici donc que surgit un ennemi invisible dont on dit évidemment qu'il n'a rien d'une peste noire sur le plan biologique, mais qui pourrait bien noircir durablement nos jeudis et faire s'écrouler nos frêles dominos.

Les pessimistes vous diront que ça sent le début de la fin, mais d'autres vous expliqueront que c'est peut-être aussi la fin d'un début, l'électrochoc attendu pour repenser le vieux monde qui se lézarde ici et là depuis quelque temps déjà, sous les coups de buttoirs d'une classe moyenne en gilet jaune, sous la légitime colère d'un humain sur deux qui se trouve être une femme ou sous la rébellion d'un tiers monde en passe de remettre à sa place l'Empire d'Occident.

Le hasard prend parfois d'ailleurs des allures de symbole puisque même nos virus sont importés de Chine… Bref, au-delà du ciel de France qui s'est pour l'heure obscurci, il fait bon de croire que l'espoir est permis, et que les musiciens auront évidemment leur rôle à jouer là-dedans, pour trouver les notes qui vont avec les mots et les idées nouvelles.

Newsletter hebdo du 29 février 2020 Édito

Le battement d'aile du pangolin...

Il n’y a sans doute pas de quoi prendre à la légère la coronavirée qui déferle actuellement sur le monde, mais à bien y regarder, on se demande si c’est bien le virus ou les infos approximatives le concernant qui se propagent le plus vite, avec toute la panique qui en découle, du battement d’aile du pangolin (qui est vraisemblablement innocent des crimes dont on l'a accusé) à la tempête que cela produit aux quatre coins du globe, dans la société comme dans le monde de la finance. Sans pour autant se couper des informations factuelles proposées par l’OMS ou le gouvernement sur le sujet, on recommandera donc à tout le monde de se tenir loin de BFMTV et des réseaux sociaux pour éviter de se faire contaminer par une vilaine paranoïa et de passer sa journée à se demander si les nems de Picard n’ont pas une drôle d’odeur, s’il ne faut pas préférer la 1664 à la Corona, s’il ne serait pas opportun de stocker 750 kg de vivres dans le garage, si, quelque part, on ne se sent pas un peu la gorge qui gratte en y réfléchissant bien, et enfin si le gars d'origine asiatique qui vient de monter dans MON métro n'aurait pas pu choisir une autre rame ; vous allez voir qu'il va tousser, le fourbe... Une chose est sûre en tout cas : le virus de la musique ne présente pour sa part aucun danger, et vous pourriez bien le contracter en jouant...

Newsletter hebdo du 8 juin 2019 Édito

Tandis que la France fait le pont (ou pas), le bon vieux Dr John a rejoint Charon pour sa dernière traversée du Mississippi, et il nous laisse au passage une bonne trentaine d’ordonnances musicales pour soigner tous types de blues et guérir tous les maux.
La chose est d’autant plus vraie que, dans le sillage de nombreuses études prouvant les bienfaits de la musique, des chercheurs et médecins de Genève viennent de prouver que l’écoute de certaines musiques (flûte, harpe, cloche) jouées à certains moments de la journée permettait à des enfants prématurés de se rapprocher du réseau cérébral d’enfants non prématurés.
La couveuse musicale est donc promise à un bel avenir tandis que l’on continuera, nous autres avec nos cerveaux d’adultes, à suivre la posologie qui rend moins con : musique le matin, musique le midi et musique le soir, sept jours sur sept, cinquante-deux semaines par an.
(...)

Sur ce, bon week et à la semaine prochaine.

Los Teignos From Ze AudioTeam 8 juin 2019

Voir aussi AN 2019.

Voir aussi page : Chant Profond - THESE : la matière repose sur l'immatériel enchevêtrement d'ondes aux fréquences et harmoniques les plus diverses et insaisissables - au-delà et en-deçà de la lumière.
(Pierre Méric -© Les Grands Chemins Avril 1985)

La matière et la vie en cercles harmoniques * 28 décembre 2015

"De tous les droits inscrits au coeur de l'homme et qu'il n'a de cesse qu'il ne revendique, le plus précieux sera le droit à la musique. Il l'obtiendra alors que les temps seront accomplis". (Jean CASSOU 1941-1943)